
Philips Lighting vient de dévoiler Interact, sa nouvelle plateforme qui marque le lancement de services basés sur la collecte de données des éclairages connectés. François Darsy, responsable de l’activité Produits connectés, analyse la portée de cette innovation.
Que dire d’Interact en quelques mots ?
François Darsy – Interact est une nouvelle plateforme basée sur le cloud et destinée à l’Internet des Objets. Elle permet à nos clients professionnels de tirer pleinement parti de l’éclairage connecté, c’est-à-dire de connecter tous les espaces à éclairer, de récupérer des données, de coordonner, de déployer des stratégies de pilotage énergétique.
De maîtriser aussi la gestion des espaces, grâce aux données collectées sur la manière dont ces espaces sont utilisés. Interact va surtout permettre l’éclosion d’un écosystème de prestataires de services, qui peuvent s’appuyer sur cette infrastructure.
Interact propose-t-elle plusieurs interprétations pour correspondre à chaque secteur ?
François Darsy – Absolument, Interact répond à différentes architectures. Il existe déjà :
· Interact City pour l’éclairage des espaces publics, des routes, des zones piétonnes, des parcs et places,
· Interact Landmark pour l’éclairage architectural,
· Interact Office pour les bureaux et les centres commerciaux,
· Interact Retail pour les grandes surfaces et les magasins d’alimentation,
· Interact Sports pour les stades,
· Interact Pro pour les installateurs et les bâtiments inférieurs à 1 000 m².
Courant 2018, nous lancerons également Interact Industry pour les centres de production, les entrepôts et les centres logistiques. D’autres segments seront ajoutés. Ce sont des métiers complètement différents avec des outils spécifiques, et parfois des besoins de temps réel, par exemple. Il y a des technologies différentes, mais toute la plateforme logicielle est la même.
Aujourd’hui, sur votre éclairage PowerBalance PoE (Power over Ethernet, l’alimentation électrique provient du câble Ethernet), n’y a-t-il pas déjà une plateforme qui récupère les données ?
François Darsy – Oui, mais Interact est la convergence de toutes les solutions. Il y avait une plateforme dans l’éclairage PoE, la plateforme logicielle s’appelait Envision : elle migre dans Interact.
Il y a des niveaux de maturité différents. Par exemple, dans PowerBalance PoE, on allait déjà clairement vers Interact, parce qu’on a des API ouvertes (les « Application Programming Interface » sont donc des interfaces de programmation, ndlr).
Interact, c’est aussi quelque chose qui va vivre, évoluer dans le temps, et converger vers des interfaces uniques, des API qui seront les mêmes, que nous soyons dans l’éclairage boutique ou dans l’éclairage intérieur.
Plus nous avancerons, plus il y aura de standardisation dans la couche de développement Web d’accès aux données, d’interfaçage avec des systèmes d’éclairage.
Il est important que celui qui fait l’effort de développer sur la plateforme Interact, qui construit de la valeur ajoutée sur l’économie d’énergie, par exemple, puisse aussi aller piocher des data ou s’interfacer, pourquoi pas, avec l’éclairage public et les bâtiments de la ville.
Interact va donc uniformiser, standardiser la façon dont les systèmes vont se connecter.
Les rendre plus sûrs, aussi, puisque si nous constatons qu’il faut renforcer la sécurité d’un système, ces efforts seront mutualisés et profiteront à tous les systèmes connectés professionnels, qui n’en seront que plus robustes et mieux sécurisés.
Pour récupérer des données, il y a donc des API Interact disponibles pour les développeurs ?
François Darsy – Exactement, des API pour que nous puissions piloter l’éclairage ou récupérer les données du système d’éclairage, par exemple les données des capteurs de présence et l’historique d’occupation du bâtiment.
Pour que nous puissions aussi nous abonner à un changement d’état d’un capteur : je veux savoir quand ce capteur-là détecte une présence, donc je m’inscris au changement d'état du capteur.
Dans Interact, il y a bien sûr tout un mécanisme qui consiste à créer des profils et des autorisations, pour garantir qui aura le droit d’accéder à quelle information. C’est un cloud le plus sécurisé possible.
Ensuite, nous vérifions le profil de telle ou telle personne : qui a le droit d’accéder à tel bâtiment, à tel système, à tel type d’information ?
C’est le propriétaire du bâtiment qui accorde les droits.
Quels développeurs seront plus particulièrement intéressés par la plateforme Interact ?
François Darsy – Interact n’est pas de l’intégration domotique, c’est de l’intégration en Web Services. Notre vision : ceux qui vont créer de la valeur ne viendront pas nécessairement du domaine du bâtiment, de la smart city.
Ils peuvent venir d’ailleurs. Aujourd’hui, pour faire exploser le service et créer de la valeur, il faut s’exposer au plus grand nombre, utiliser des langages de programmation qui soient compréhensibles par tout le monde, et pas seulement par le microcosme du bâtiment.
C’est pour cela que les protocoles de nos API sont standardisés, pour être accessibles à tous les développeurs Web.
Laisserez-vous à d’autres le soin de créer des services ou allez-vous en créant également ?
François Darsy – Philips Lighting ne s’interdit pas d’en créer. Si nous avons une valeur ajoutée à créer sur un service, par exemple pour la maintenance de l’éclairage, nous créerons notre propre service.
Si quelqu’un d’autre veut créer un système concurrent, il aura accès aux mêmes données.
Il n’aura pas forcément le même savoir-faire, mais il aura peut-être un savoir-faire complémentaire, par exemple sur la transversalité, pour piloter la maintenance de l’éclairage, mais aussi du chauffage et de la voirie dans la ville.
Comment des installateurs comme PELATIS ou LYSEN entrent-ils dans votre stratégie ?
François Darsy – Notre ambition, c’est qu’il y ait des offres disponibles pour tous, plutôt en fonction des typologies. Interact Pro a, par exemple, été développé pour les installateurs et les bâtiments de moins de 1 000 mètres carrés – en gardant bien sûr à l’esprit qu’une des conditions du succès, c’est de coupler l’installation à l’exploitation et à la maintenance, il faut donc aussi impliquer les mainteneurs, en plus des installateurs.
Toutes nos offres auront leur déclinaison Interact, et tous nos clients auront accès à leurs briques d’Interact.
Même si le développement Web, par exemple, n’est pas encore le cœur de métier de notre partenaire PELATIS, ils ont une capillarité et un accès à des sites auxquels nous n’avons pas accès.
Il y a tout un cheminement, c’est le tout début d’Interact. Toute la filière va évoluer.
Le bâtiment se numérise et la prochaine étape est le développement de services adaptés à chaque situation. PELATIS et LYSEN sont depuis longtemps conscients de la nécessité pour l’installateur d’être un apporteur de solutions innovantes à ses Clients.
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